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Gratures de fonds de tiroirs

et tirage sur papier qui va de soie

Un Monde.

  Dès qu’une ombre s’esquisse tout semble s’évanouir. Un monde immense mouvant, rempli d’écueils, un monde sans haut, souvent sans bas. Pas de repères solides,  toute vie flotte, comme en apesanteur, ou se dilue. L’immobilité masque la promptitude, l’exubérance y est tapageuse, les parades en armures s’opposent à l’art du camouflage, à l’invisibilité.

  La formation compacte , la solitude effacée, sont atouts de survie pour les moins armés. Des acharnés, des goinfres, des assassins, des solitaires craintifs, des calculateurs, des instinctifs, des constructeurs, des destructeurs féroces, , des parasites ,des placides, des comédiens tapageurs, des anonymes, des hystériques, des titans débonnaires, bien d’autres caractères encore…

  Il y règne un silence inquiétant, qui égare et rend humble. Les douces ondulations des algues, celles des perfides méduses, des épaves cathédrales , des palais de coraux, le noir d’encre abyssal, sont des décors de théâtre. Les assassinats s’y font sans bruit, les accouplements sans gémissements. Un silence absolu, la vie et la mort  jouent à « touche-touche ».

  Tout s’y équilibrerait hors la présence de l’homme ; l’homme pêche, l’homme poubelle , l’homme béton , l’homme pétrole , l’homme guerre, l‘homme touriste de masse : le grand déséquilibré, le grand nuisible, l’égocentré sur son besoin  de conquête, de puissance, de jouissance,  le pipeur de dés au grand jeu du massacre.

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